Parce que la question de la production d’une économie viable répondant aux besoins des communautés humaines, tout en n’ayant pas d’impact négatif sur le biotope, est au cœur des préoccupations contemporaines. Cette question se pose avec beaucoup d’acuité sur le continent africain. Celui-ci est caractérisé par une faible diversification de son tissu économique, une spécialisation primaire qui le rend vulnérable à la volatilité des cours des matières premières, et un niveau insuffisant de réponse aux besoins de base de ses communautés.
Le continent a entre autres pour défis, celui d’assurer la sécurité alimentaire et le bien-être de ses populations, de pourvoir à leurs besoins en emploi et de préserver leur environnement en valorisant entre autres les pratiques locales qui permettent de penser une économie du vivant, respectueuse de l’environnement, des populations et de leurs cultures.
Le projet cartographie est né en 2019 lors des premiers ateliers de la Fabrique de Suza. Pour ce faire, il a été décidé de réaliser une cartographie sociale, anthropologique, économique, culturelle, géographique du territoire de Suza.
Trois doctorants effectuent leurs travaux de recherche dans le cadre de cette cartographie.
Un travail de recueil sur les savoirs écologiques est entrepris en partenariat avec Agir pour le vivant, Comuna et Campus AFD. Les axes du recueil portent sur quatre thématiques autour du soin :
La ferme biologique de la Fondation MAM propose des produits de consommation de qualité et thérapeutiques, emploie et forme des acteurs locaux, principalement jeunes et femmes, au respect du tout vivant.
La ferme Marha évolue en projet pilote, celui d’une ferme agro-écologique au service de son territoire et de ses populations.
La Fondation MAM dispose d’un patrimoine foncier de plus de 180 hectares situés dans la sous-région du Moungo dans le Littoral. Une trentaine d’hectares sont exploités en agriculture biologique (fruits de la passion, ananas, papayes, cultures maraîchères, artemisia, moringa), et 150 hectares de forêts sont vierges de toute culture.
La Fondation MAM se situe dans un environnement forestier, traversé de cours d’eau et offrant de grandes richesses botaniques qui peuvent être découvertes en randonnées pédestres ou cyclistes. Bien que situé à seulement quelques encablures de la capitale économique, Grand-Suza apaise et régénère. La Fondation MAM veille au respect des cycles naturels, à une utilisation responsable de l’énergie et des ressources naturelles, dont l’eau, et à la préservation de la fertilité des sols.
Un herbarium est en cours de création, fruit d’un travail de recensement et de documentation à même d’illustrer la biodiversité et la richesse de la flore du territoire de Suza. La constitution de collections d’herbiers est une source importante d’informations scientifiques, historiques et culturelles du savoir-faire des peuples. Il représentera donc une ressource scientifique importante qui nourrira les connaissances en matière d’écologie.
En effet, dans la région du Littoral Cameroun et particulièrement dans la zone de Suza, des changements dans la diversité des espèces et des écosystèmes ont été observés. L’un des défis majeurs pour combattre les conséquences désastreuses de l’écocide est de sauvegarder la biodiversité au service du bien-être des communautés d’ici et d’ailleurs. Ce projet est mené avec le concours de l’Herbier National du Cameroun et du botaniste Marc Jeanson.